Pourquoi ne peut-il pas simplement être raisonnable et calme ?
L'adolescence et le cerveau en croissance
Les dernières recherches en neurosciences ont dévoilé des liens cruciaux dans la maturation cérébrale des jeunes de 12 à 18 ans et leurs humeurs changeantes. Lorsqu’ils atteignent la puberté, le cerveau des adolescents joue un rôle clé dans leurs comportements, les zones cérébrales des émotions l’emportent souvent sur la raison et dominent les prises de décisions.
L'adolescence, une période charnière et puissante
Un flot d’hormones , une sensibilité accrue, une irritabilité émotionnelle, des réactions intenses, ce sont les conséquences des bouleversements que vivent les jeunes entre 12 et 20 ans.
Et si cette arborescence des sens pouvait être une occasion de se connecter à nos jeunes pour mieux les connaitre et renforcer la relation de confiance.
L’adolescence est une phase de métamorphoses physique, psychologique, affective, cognitive. Ces changements se traduisent par un besoin d’exploration pour se sentir « vivant », une quête de sens et de lien social pour trouver des réponses aux questions existentielles : »qui suis-je ? » qu’est-ce que je vaux ? » « quel sens donner à ma vie ? » « quelle direction prendre ? ».
Que cherche les jeunes pour exister ?
Construire leur identité. Alors, pour aider notre « ado » à nourrir son estime et le développement de soi, encourageons-le à communiquer.
Comment créer ce lien pour plus de confiance ?
L'adolescence, une période en or pour créer du lien
10 CLÉS pour mieux le comprendre et s’entendre avec son ado
– « CONNECTER avant de RE-DIRIGER » disait « Le Dr Daniel J. Siegel », l’un des experts mondiaux du cerveau de l’enfant. Rien ne sert de les raisonner sans se connecter au préalable à leurs émotions, accueillez ce qu’ils ressentent : « cette situation te travaille » , « j’ai l’impression que ça ne va pas fort ». Les adolescents vivent un décalage important entre leur cerveau supérieur : »le cortex préfrontal », qui concentre les facultés cognitives de penser, comprendre, analyser et leur cerveau « limbique » ou « émotionnel » qui augmente le goût du risque, les sensations fortes et les émotions incontrôlables.
– ÉCOUTER : c’est se taire avant tout, même si la tentation est grande de « conseiller » ou de dire ce que nous pensons ou ferions à sa place. Être à l’écoute, c’est se montrer disponible, regarder avec empathie et sincérité, c’est s’intéresser à lui, l’observer avec intérêt, vous vous surprendrez à le découvrir différemment.
–PARTAGER DU TEMPS de qualité : emmenez-le faire une activité qu’il aime, partagez un repas ensemble, une sortie plaisir de temps en temps.
– LIMITER LES QUESTIONS, arrêter le jugement , un ado se pose des dizaines de questions par jour, il n’est pas utile de renforcer le manque de confiance par des avalanches de questions, des demandes de justifications moralisatrices et jugeantes. Si vous souhaitez interroger votre enfant pour lui montrer que vous vous intéressez à ce qu’il vit, pratiquez les questions ouvertes et impliquantes : « comment as-tu fait pour…? » « que penses-tu de… », « qu’aimerais-tu vivre comme…? » « »qu’aurais-tu préféré qu’il se passe ? » « comment faire autrement ? ».
– PARLER SOLUTION : pour que l’enfant se perçoive comme faisant partie de la solution et non du problème, proposez lui une Solution gagnant-gagnant : invitez votre ado à parler de ce qui pose difficulté et trouver une solution qui satisfasse tout le monde.
– UTILISER LA CNV : communication non violente : pratiquer le « je » dans vos formulations
« je pense que … », à la place du « tu » qui accuse. Familiarisez-vous à verbaliser les émotions, identifier des besoins et formuler des demandes claires et respectueuses.
– COMMUNIQUER PAR ÉCRIT : petits mots, sms pour lui dire ce que vous ressentez et lui passer des messages d’ouvertures « j’ai vu que tu t’es senti très mal, je suis là pour te soutenir et trouver des solutions avec toi. » « tu peux compter sur moi pour en parler » « je suis là si tu as besoin ».
– FAIRE CONFIANCE : le responsabiliser, l’encourager à être de plus en plus autonome, reconnaitre ses efforts, souligner son implication et lui dire combien il peut être fier de lui. De telles actions renforcent non seulement la confiance mutuelle, mais également la perception qu’il a de lui-même.
quand il fait des efforts. Notre enfant est venu à bout d’un travail
scolaire ardu, a rangé sa chambre ou a changé un comportement,
n’hésitons pas à le souligner et lui dire combien nous sommes fiers de
lui ! Et qu’il peut être fier de lui-même… De telles actions renforcent
non seulement la confiance mutuelle, mais également la perception qu’il
a de lui-même.
–LÂCHER PRISE et SÉCURISER : laisser de la liberté à son ado, c’est lui offrir un espace de possibles tout en le sécurisant « tu peux sortir mais tu es de retour à telle heure », « tu as le droit de… tu connais nos règles en famille ». Laisser explorer et vivre des expériences tout en communiquant sur les risques et les limites à s’imposer. « J’aime te voir vivre et profiter de belles expériences et en même temps c’est important pour moi de te savoir en sécurité, tu connais les risques ».
– VALORISER : Aidez-le à trouver les valeurs qu’il a envie de développer en l’encourageant « je sais que tu peux le faire », en parlant régulièrement avec lui « quels sont tes rêves à toi ? », en parlant de lui positivement à votre entourage pour qu’il sente qu’il est important, valable et digne d’amour.
le cerveau des ados, pour aller plus loin
« Laissons-les dormir ! Leur cerveau doit murir. » Les neurosciences pour mieux comprendre : les hormones, le cortisol, la mélatonine, le sommeil, le décalage de croissance du système limbique et du cortex préfrontal, le rôle de la dopamine : système de récompenses…
« Le dernier livre Daniel Siegel Le cerveau de votre ado. Comment il se transforme de 12 à 24 ans (éd. Les Arènes, 2019) sera d’un secours libérateur. Pour commencer il déconstruit cette idée fausse et pernicieuse de « crise d’ado » qui serait due aux hormones. Il apporte ensuite un éclairage limpide et passionnant, grâce aux dernières découvertes des neurosciences, sur le remodelage intense du cerveau qui est à l’œuvre dans la période adolescente (de 12 à 24 ans), et l’élagage des connexions devenues inutiles qui s’opère, synonyme à la fois de fragilité et de force. D. Siegel nous donne alors les clés pour relever le défi de cette « tempête cérébrale », en accueillant l’incroyable potentiel de l’adolescent.